Etape 8 : Lac d'Oo (2).
Nous
restons en contact permanent par radio comme d'habitude et j'entends
Jipé qui commence à décrire sa montée.
Le Beech est en effet l'appareil qui possède le plus de poussée
(on pourra dire cela même s'il s'agit d'un avion à
hélice). J'ai pour l'occasion sorti le GPS. C'est pas que
cela soit nécessaire mais dans ce décor montagneux
il faut savoir rester prudent et connaitre un peu l'endroit où
nous nous trouvons. Si jamais une panne arrivait, je pourrais toujours
indiquer à mes amis rapidement les coordonnées.
Le
Piper ronfle ardemment et j'approche pour une seconde fois les 10000ft.
Depuis un moment déjà (environ 1000ft QFE au dessus
du relief), je suis passé sur le réglage d'altitude
standard à 1013 hPa. Je suis le cours du Pau et finis par
une constatation des plus banales. J'aperçois la source mais
rien d'autre à déclarer. Je constate aussi que je
suis en Espagne... Aïe aïe, ça démarre pas
terrible. A la radio, même chose. Dominique vient de passer
aussi une source mais pas de station et pas d'indice. Quant à
Jean-Pierre il nous confirme être sur l'Adour, mais que la
rivière se tarit à la source et qu'il est aussi bredouille
que nous concernant l'indice.
Je
décide de continuer plus à l'ouest, tandis Jipé
repart au nord et Dominique poursuit sur l'est. La météo
est très douce ce matin, et nous profitons, je pense, tous
du décor magnifique que nous offre les Pyrennées.
Enfin Gave d'Oloron. J'ai du mal à suivre le lit de la rivière
car il est assez encaissé dans des gorges, et je suis obligé
de descendre pour le garder en visuel. Je me rapproche de plus en
plus du sol mais le relief se dresse vertigineusement devant moi.
Je décide de remonter et me décaler pour suivre toujours
le cours de la rivière. Et bien m'en prend car le Piper a
vraiment du mal à s'arracher dans les airs... A 1 minute
près, je n'aurais pas réussi à passer cette
crête !!
Au
loin j'aperçois la source. D'ici je ne vois toujours pas
suffisamment les détails, mais à la verticale, je
constate que je suis de nouveau bredouille. Je décide d'en
informer mes compatriotes mais avant que j'ai pu prendre la parole,
j'entends faiblement Dominique nous avertir qu'il semble avoir trouvé
quelque chose !!... Nous patientons quelques secondes, tandis qu'il
ne lâche pas le micro... L'attente est insoutenable et je
commence à faire des virages pour préparer à
nouveau la montée. Puis c'est confirmé, l'indice est
bien là !! Coordonnées GPS en poche, nous avisons
une route au plus rapide. Pour ma part je n'ai pas le choix que
de monter à 13 500 pieds. Direction Bagnères
de Luchon.
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