Carnet de Bord FSH-05 Les origines de la Pérouse


Etape 8 : Lac d'Oo (2).

Nous restons en contact permanent par radio comme d'habitude et j'entends Jipé qui commence à décrire sa montée. Le Beech est en effet l'appareil qui possède le plus de poussée (on pourra dire cela même s'il s'agit d'un avion à hélice). J'ai pour l'occasion sorti le GPS. C'est pas que cela soit nécessaire mais dans ce décor montagneux il faut savoir rester prudent et connaitre un peu l'endroit où nous nous trouvons. Si jamais une panne arrivait, je pourrais toujours indiquer à mes amis rapidement les coordonnées.

Le Piper ronfle ardemment et j'approche pour une seconde fois les 10000ft. Depuis un moment déjà (environ 1000ft QFE au dessus du relief), je suis passé sur le réglage d'altitude standard à 1013 hPa. Je suis le cours du Pau et finis par une constatation des plus banales. J'aperçois la source mais rien d'autre à déclarer. Je constate aussi que je suis en Espagne... Aïe aïe, ça démarre pas terrible. A la radio, même chose. Dominique vient de passer aussi une source mais pas de station et pas d'indice. Quant à Jean-Pierre il nous confirme être sur l'Adour, mais que la rivière se tarit à la source et qu'il est aussi bredouille que nous concernant l'indice.

Je décide de continuer plus à l'ouest, tandis Jipé repart au nord et Dominique poursuit sur l'est. La météo est très douce ce matin, et nous profitons, je pense, tous du décor magnifique que nous offre les Pyrennées. Enfin Gave d'Oloron. J'ai du mal à suivre le lit de la rivière car il est assez encaissé dans des gorges, et je suis obligé de descendre pour le garder en visuel. Je me rapproche de plus en plus du sol mais le relief se dresse vertigineusement devant moi. Je décide de remonter et me décaler pour suivre toujours le cours de la rivière. Et bien m'en prend car le Piper a vraiment du mal à s'arracher dans les airs... A 1 minute près, je n'aurais pas réussi à passer cette crête !!

Au loin j'aperçois la source. D'ici je ne vois toujours pas suffisamment les détails, mais à la verticale, je constate que je suis de nouveau bredouille. Je décide d'en informer mes compatriotes mais avant que j'ai pu prendre la parole, j'entends faiblement Dominique nous avertir qu'il semble avoir trouvé quelque chose !!... Nous patientons quelques secondes, tandis qu'il ne lâche pas le micro... L'attente est insoutenable et je commence à faire des virages pour préparer à nouveau la montée. Puis c'est confirmé, l'indice est bien là !! Coordonnées GPS en poche, nous avisons une route au plus rapide. Pour ma part je n'ai pas le choix que de monter à 13 500 pieds. Direction Bagnères de Luchon.